Dans les médias, la finale

24 avril 2006

Dans les médias, la finale

"La victoire de Nancy contre Nice en finale de la Coupe de la Ligue (2-1), a provoqué des scènes de liesse et des concerts de klaxons à Nancy, alors que près de 10.000 personnes ont assisté au match en plein air place Stanislas, samedi soir.

Un écran géant avait été installé sur la place noire de monde où le public a assisté, assis sur les pavés et sous un ciel étoilé, à la victoire de son équipe au Stade de France, 28 ans après celle décrochée en Coupe de France à l'époque de Michel Platini.

Les drapeaux blancs et rouges aux couleurs de l'ASNL ont jailli au coup de sifflet final alors que les façades du XVIIIème siècle de la place étaient illuminées dans le même temps de spots blancs et rouges. La place était jonchée de bouteilles de bière et de champagne, et de nombreux klaxons ont résonné dans une ambiance bon enfant bien après le match."

Pablo Correa (entraîneur de Nancy)
"Il valait mieux ne pas aborder cette finale dans la peau du favori. En championnat, nous avons l'habitude d'être l'outsider. Ce résultat, on le doit à notre cœur énorme. Cette victoire est méritée. On sait bien qu'à dix, il est déjà difficile de préserver un résultat. Nous, on a eu la possibilité de marquer. On craignait cette équipe de Nice, surtout son milieu de terrain et ses attaquants. Il a d'ailleurs suffi d'une seule échappée de Koné pour être en difficulté.
Cette victoire représente le succès de toute une région. A l'heure où je vous parle, toute la ville de Nancy est bloquée. Il y a des milliers de gens sur la place Stanislas.
Juste avant le coup de sifflet final, j'ai dit à Paulo (Fisher) : "ne m'attends pas pour t'embrasser". J'ai couru pour sortir tout le stress que j'ai encaissé depuis deux mois."

Interview de L'équipe:

« Pablo Correa, vous semblez ravi à l'idée d'avoir gagné cette Coupe de la Ligue, comme si vous aviez l'impression que Nancy était sous-estimé auparavant ?
Il y a d'abord eu quelques commentaires désagréables à l'égard de Nancy et Nice, laissant entendre que cette finale n'intéressait personne. Par rapport au PSG - Marseille à venir, je suis le premier à savoir que c'est incomparable. Mais on n'a rien volé à personne, nous avons fait un très bon parcours, en battant tout le monde en 90 minutes. Pour le reste, il valait mieux ne pas venir dans la peau d'un favori, c'est toujours difficile à assumer. En championnat, nous sommes toujours considérés comme la petite équipe, cette finale n'a pas échappé à la règle. Heureusement, un résultat tient à beaucoup d'autres choses, au coeur notamment. Et mes joueurs ont un coeur énorme.

Kim marque le but de la victoire à dix contre onze. Que vous-êtes vous dit au moment de l'expulsion de Puygrenier ?
C'est incroyable. Toutes les études à notre disposition montrent qu'il est pratiquement impossible de marquer à neuf contre onze et que c'est très difficile à dix. On a marqué sur un coup franc, ce qui nous arrive assez souvent.

Pour Kim, cela intervient après une saison très difficile...
Comme je l'avais dit avant le match, un tel but fait oublier tout ce qui a précédé.

Pourquoi avoir décidé de le titulariser dans un système à deux attaquants ?
Avant le match, c'est une guerre tactique. Une fois que la partie a commencé, c'est une adaptation aux événements, une pièce qu'on jette en l'air et qui, sur un détail, choisit un côté. On craignait le milieu de Nice, qui se projette très vite vers l'avant. On craignait aussi la vitesse de leurs attaquants. C'est pour ça qu'il fallait les attendre bas. On a bien vu qu'il suffit d'une échappée de Koné pour être difficulté. L'un de nos deux attaquants devait jouer un peu plus bas, sur Echouafni, car beaucoup de ballons passent par lui. Tactiquement, les garçons ont fait un très très bon match. (Ironique) Comme à chaque fois qu'on gagne, les joueurs ont fait ce que l'entraîneur leur a demandé. On savait qu'on pouvait saisir notre chance en faisant un match tactiquement correct.

Que ressentez-vous au moment de votre course effrénée en fin de math ?
Un grand soulagement. Cela fait deux mois qu'on vit avec cette pensée-là. Il fallait tenter de l'oublier mais elle était ancrée. Il fallait mentir, éluder les questions, trouver une excuse. J'avais prévenu sur le banc : "Je vais courir pour sortir tout le stress accumulé". Quand vous savez que le club n'a pas disputé de finale depuis vingt-huit ans, il est impossible de demander aux garçons de penser au Championnat et d'oublier le reste. La victoire est mille fois méritée. Je suis allé embrasser ma famille, mon épouse et mes trois enfants. C'est la seule famille directe que j'ai à mes côtés. Les autres sont très loin (Pablo Correa est d'origine uruguayenne). Ça fait drôle, parfois. Ma femme et les journalistes sont ceux qui encaissent mon mauvais caractère.

A ce moment-là, vous pensez aussi aux circonstances dans lesquelles vous avez repris l'équipe ?
Oui. La force de cette équipe est qu'elle sait d'où elle vient. Fin 2002, on était vingtième en L2. On s'est maintenu, puis on est monté. Mais tout va très vite dans les deux sens en football. Nous sommes sur une pente ascendante. L'objectif principal était le maintien, pour la régularité du club. Et le président souhaitait venir au Stade de France pour que tout le monde entende parler de Nancy. On a disputé notre chance à fond. Avant le match, le staff et moi avons essayé de mesurer l'importance de la finale. Perde aurait rendu la fin de Championnat très difficile. Mais on s'est aussi rendu compte qu'on avait la chance de la jouer avec le maintien assuré.

Etait-ce aussi une revanche par rapport au match du 18 mars en Championnat ?
Non, je suis chrétien et je crois surtout au bon comportement. Nous avons eu un bon comportement au Ray mais on est passé pour des bandits (Andre Luiz avait été expulsé et Nice avait gagné 1-0 dans un climat houleux). La meilleure chose à faire était de venir au Stade de France, de bien jouer et de montrer un certain savoir vivre. Cette coupe, on voulait la gagner pour nous, pour rendre fier le président, pour lequel c'est dix mille fois mérité.

Un mot sur l'accueil par votre public...
C'est hallucinant de voir Nancy soutenu comme ça. Depuis 1995, je n'avais jamais vu un public aussi présent. Même à Marcel-Picot on ne pourrait pas accueillir tout ce monde. Les supporters ont souffert avec nous, cette coupe leur appartient aussi.

Et maintenant ?
Maintenant, c'est le plaisir qui domine, je ne me projette pas encore sur le match suivant. Il faut rester lucide et ne pas aller plus vite que la musique. On sait très bien qu'on ne gagnera pas la Coupe de l'UEFA, mais on va la jouer à fond. Si ça peut aider à la reconnaissance de Nancy en Europe, c'est superbe. »

Frédéric Biancalani (défenseur de Nancy)

Avec Cédric Lécluse, Frédéric Biancalani fait partie des gardiens du temple AS Nancy-Lorraine. Si le premier va terminer sa quinzième saison sous ce maillot, son partenaire n’est pas loin derrière avec déjà douze années passées du côté de Marcel-Picot. Une fidélité qui laisse admiratif à l’heure du foot-business. Un passage d’un an en Angleterre du coté de Walsall fut sa seule escapade loin des siens depuis ses débuts en minimes. Alors forcément, cette victoire en Coupe de la Ligue possède un parfum particulier. Au coup de sifflet final, c’est toute une carrière qui défile.
"J'ai une première pensée pour le président Jacques Rousselot. Si le club est là aujourd'hui, c'est grâce à lui. On était au bord de la faillite il y trois quatre ans. J'ai aussi une pensée pour ma famille qui m'a soutenu, notamment durant les périodes de blessure.
L'ASNL, ce n'est pas seulement un club, c'est une famille. Cette victoire représente une grande fierté pour le club, la ville et toute une région.
L'objectif de la saison, c'était le maintien et on s'est pris peu à peu au jeu de la Coupe de la Ligue. Le match s'est plutôt bien passé en première période. On a eu plus de difficultés en seconde période mais on a montré une grande force collective. On ne s'est pas désuni. On a formé un bon bloc. A dix, je n'ai pas douté. On a déjà fait de très bons matches à Picot cette saison en infériorité numérique."

On le sent fier du chemin parcouru. Comme délivré d’un poids. Celui des anciens. Platini, Curbelo, Moutier, Rouyer… Autant de noms qui ont fait l’histoire de l’ASNL avec une victoire en Coupe de France 1978 contre Nice, déjà, avec un but de Platini à la clé. Biancalani aussi maintenant détient sa petite part d’éternité : « C’est une grande fierté pour nous. Cédric et moi, on avait envie de marquer l’histoire de l’ASNL. La saison dernière, cela s’était bien terminé avec le titre de champion de L2. Cette saison, cette Coupe de la Ligue représente la cerise sur le gâteau. On ne voulait pas laisser passer cette chance. » Une véritable aubaine pour ce joueur qui a failli arrêter sa carrière il y a « trois ou quatre ans ». Il savoure chaque minute passée sur un terrain, à la manière d’un jeune pousse qu’il n’est plus à maintenant 31 ans : « Je prends énormément de plaisir sur le terrain. Je ne sais pas si cela se ressent de l’extérieur. Mais que cela soit à l’entraînement ou en match, je m’éclate. Quand on fait partie d’un groupe pareil, je crois qu’on se doit de donner le maximum à chaque match. »

Le voilà désormais à la porte d’un nouveau challenge. Cette victoire en Coupe de la Ligue entraîne automatiquement une qualification pour la Coupe de l’UEFA. Une première pour Biancalani. Serein, il préfère ne pas encore se tourner vers cet avenir qui lui tend les bras : « La Coupe d’Europe ? Je n’y pense pas encore. Laissez-moi déjà savourer cette soirée et le week-end. On a qu’une envie : c’est de fêter ce titre ensemble. L’ASNL, ce n’est pas seulement des joueurs mais c’est une vraie grande famille. » On revient au même thème : l’esprit de famille. L’impression de faire partie d’un clan et de défendre certaines valeurs. Gare à celui qui s’en écarte. Les nouvelles recrues pour la saison prochaine sont prévenues : « La qualification pour la Coupe de l’UEFA peut être bien pour recruter des joueurs qui ne seraient sans doute pas venus sans. Ceci dit, il faut que les nouvelles recrues apportent un plus sportivement et humainement. Sinon, ce n’est pas la peine. » Biancalani veille. En bon défenseur de la maison ASNL.

Gérard Parentin (manager général de Nancy)
"La place Stanislas est envahie. C'est la fête. C'est un grand moment de bonheur. On revient de loin. C'est merveilleux et on peut dédier cette victoire à Jacques Rousselot. On pense aussi à ceux qui nous ont quitté récemment comme Gérard Rousselot.
L'ASNL est un vrai club. Le football, ce n'est pas seulement Paris et Marseille. C'est 42 clubs professionnels dont Nancy et Nice qui ont offert une bonne finale et un bon spectacle."

Frédéric Antonetti (entraîneur de Nice)
"Il y a beaucoup de déception et de tristesse. On a raté complètement notre première mi-temps. A l'inverse, Nancy a joué son football. En deuxième période, on a la chance de revenir mais on encaisse ensuite un deuxième but sur la seule occasion. Le football est parfois cruel. La vie continue. Nancy va jouer l'Europe. Je leur souhaite bonne chance. Bravo à Nancy. Il faut savoir rester sport.
L'OGC Nice est un club qui veut grandir. Cette défaite constitue un coup d'arrêt. On aurait pu gagner du temps en cas de victoire. Maintenant, il va falloir rebondir. Parfois, on surmonte mieux un échec qu'une victoire. Il suffit pour cela de regarder où se trouvent aujourd'hui certains vainqueurs de Coupes."

David Bellion (attaquant de Nice)
"Je suis déçu. Cela ne se décrit pas. J'ai un nœud à l'estomac. A la mi-temps, le coach nous a dit de nous réveiller. On l'a fait en deuxième mi-temps mais on prend un but sur coup franc. Après, on doit avoir 20, 15 centres mais ce n'est pas passé. Les Nancéiens ont été vraiment solides et agressifs. Ils ont presque un jeu à l'anglaise.
A onze contre dix, on avait un coup à joueur mais on n'a pas su le gérer. On est passé à côté. Maintenant, il faut accepter la défaite pour rebondir. J'ai fait un choix en signant à Nice. J'ai envie de continuer l'aventure. Un groupe se construit, un nouveau stade arrive."

Article sur le site officiel de l'UEFA:

http://fr.uefa.com/footballeurope/news/Kind=2/newsId=416123.html

Sources: http://www.lequipe.fr/ , http://www.lfp.fr/

Posté par chardon86 à 18:27 - Commentaires […] - Permalien [#]

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Place Stanislas, lendemain de victoire en coupe de la Ligue 2006

Victoire

Commentaires

juli

24/04/2006 16:40

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juli

24/04/2006 16:38

juli

24/04/2006 16:35