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Chardon86
3 mars 2009

[ITW] JR: "On a dû commettre une erreur en installant les joueurs dans un trop grand confort financier"

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Jacques Rousselot dans L'ER:

- Pourquoi ce long silence ?
- Parce que de longs silences valent mieux que de beaux discours. Avec le recul, j'estime aujourd'hui qu'il vaut mieux parfois s'abstenir de parler. Plutôt que d'affecter encore plus le groupe, ce que j'ai à dire, je le fais en interne. C'est aussi mon expérience de 15 ans dans le foot qui m'invite à faire comme ça. Mais rassurez-vous, je parle aux coaches et je parle aux joueurs.

- On ne peut pas dire que cette méthode porte ses fruits...
- C'est à la fin du bal qu'on paie les musiciens. Mais je vous le concède, après une très bonne période en décembre, on a un coup de moins bien. Cette fois, à partir de samedi contre le Mans, nous allons entamer un nouveau championnat, avec onze équipes en cinq points. Je crois que c'est du jamais vu. Ce sont les plus forts mentalement qui vont s'en tirer. Je savais, pour des raisons que je garderai encore pour moi pour l'instant, qu'on aurait une saison difficile. J'ai un peu de vécu... Et puis j'ai vu Toulouse ou PSG l'an passé et je les vois cette année. Pas de panique.

- Pourtant, on ne voit pas très bien pourquoi vous pourriez endiguer d'un seul coup une dégringolade qui dure depuis un moment ?
- Depuis cinq matchs. Mais depuis cinq ans, on vit sur un nuage. Dans ces moments-là, le capitaine que je suis doit garder son sang-froid. Des moments difficiles, on en a connu d'autres. Attention, je n'ai pas dit que je ne parlerais plus, mais j'ai pris un peu de distance au quotidien. J'ai voulu qu'on ait une petite structure avec deux jeunes responsables. Nicolas Holveck pour l'administratif. Pablo Correa pour le sportif. D'ailleurs, il a toute ma confiance...

- Oh, ce n'est pas très bon signe quand un président de football dit cela...
- Alors considérez que je n'ai rien dit.

- Il y avait de la préméditation dans cette nouvelle façon de faire.
- Oui et là aussi, j'ai agi par expérience.

- Quelle analyse faites-vous de la situation sportive ?
- Je suis préoccupé, comme tout le monde. Mais je le répète, j'ai le devoir de garder mon sang-froid. Au moins jusqu'à samedi. Après, on verra si ça tourne mal. Pour moi, pour l'instant, la solution est de protéger l'équipe. Vous savez, par le passé, j'ai tout essayé, j'ai poussé des coups de gueule, j'ai accompagné les entraîneurs, j'ai cédé à toutes sortes de comportements. Je ne pense pas que ce soit cela qui soit utile cette fois. Et puis, Correa le fait. J'observe aussi, par exemple, que le président Fortin, à Caen, était monté au créneau et cela n'a rien changé...

- Vous exonérez donc tout le monde de responsabilités. C'est la drôle d'attitude du club depuis le départ. Où est le véritable niveau d'exigence ?
- Je veux bien admettre qu'on a dû commettre une erreur en installant les joueurs dans un trop grand confort. Notamment financier. Ils ont tous été revalorisés au niveau de leur contrat. Je pense même que pour la plupart, à cette heure, ils auraient bien du mal à trouver mieux ailleurs. C'est un problème, peut-être notre problème.

- Plus moyen de faire ce que le jeune président Rousselot faisait : bâtir des challenges sur des séries de performances ?
- Vous m'expliquez que l'argent ne règle pas tout, ce que je comprends, alors vous ne voulez tout de même pas que j'en rajoute encore !

- Comment pouvez-vous redresser la tête ?
- En se dépouillant dès samedi et en décrétant l'union sacrée. On a besoin de tout le monde. La révolte doit sonner.

- Sur le jeu, que dites-vous ?
- C'est difficile, on prend trop de buts.

- Qui voyez-vous de moins performant que Nancy à cette heure ?
- Je ne m'amuserai pas à ce petit jeu. Onze équipes peuvent descendre et Le Havre gagnera encore deux ou trois matches. Il nous reste douze ou treize points à prendre pour atteindre notre objectif.

- Votre début de saison laissait clairement entrevoir que vous alliez avoir des ennuis. Pourquoi ne pas en avoir tenu compte lors du mercato, où vous avez réussi à vous affaiblir encore ?
- Je ne suis absolument pas d'accord avec cette interprétation. Je vous signale qu'on a pris Gunnarsson, je suis persuadé que c'est un bon joueur. Il arrive, il faut qu'il s'acclimate. Nos départs étaient inévitables, pour toutes sortes de raisons, y compris personnelles. Fortune ne voulait plus rester. Camerling avait besoin de jouer et il ne le faisait pas chez nous. Calvé, vous connaissez le problème : avec le maintien de Chrétien, il ne pouvait plus rester non plus. Et puis on avait tout de même Hadji, Dia, Zerka et Gunnarsson en attaque, ce n'est pas si mal.

- Pourquoi avoir soudainement annoncé l'arrivée de quatre attaquants ?
- C'est une erreur de communication, je serai plus prudent à l'avenir. Mais quand je l'ai dit, j'y croyais. Jusqu'au 31 janvier j'ai voulu récupérer Alo'o Efoulou. Barrios, cela ne s'est pas fait et j'en suis heureux aujourd'hui compte tenu de ce que je sais...

- C'est-à-dire ?
- Que c'était beaucoup d'argent et que l'ASNL n'est pas un club riche.

- Ce que l'on ne s'explique pas bien au lendemain de l'exceptionnelle saison dernière et de la vente de Puygrenier et Kim...
- C'est pourtant simple, nos comptes sont limpides. On a vendu pour 12,7 M et acheté pour 10 M. Et on a revalorisé tous les contrats. Je vais vous éclairer. Sur cet exercice, si on finit dixième, on ne perdra pas d'argent ; au-delà, on peut perdre entre quatre et cinq millions d'euros.

- Moralité, il ne faut plus faire de bonne saison...
- C'est vous qui le dites.

- Au fait, comment expliquer vos difficultés chroniques dans l'exercice du recrutement et des transferts ?
- Je vous signale qu'on a quand même recruté huit joueurs cet été. Feret, ce n'est pas si mal, non ?


- Parmi les annonces faites récemment, il y a eu celle sur l'augmentation du capital. On n'en entend plus parler. Pourquoi ?
- Parce que la crise touche aussi le football. On n'y échappe pas. On voulait lever entre 8 et 10 millions, on n'y arrivera pas. Les partenaires contactés et intéressés n'ont pas donné suite. Il y aura une augmentation, mais moins importante. De moitié sans doute.

- Où en est-on de l'agrandissement du stade, après la sommaire inauguration d'une tribune Hazotte pour le moins spartiate et alors que vous n'avez même pas rempli le stade contre Lyon ?
- L'avenir appartient aux audacieux. Je pense que nos difficultés sont passagères et, pour continuer à progresser, l'ASNL doit avoir des outils. On a déjà un centre de formation ultramoderne qui devrait produire ses effets dans deux ou trois ans. Pour le stade, je pense que dans l'Est de la France, on a un peu d'avance sur les autres. Il faut la garder et disposer d'une capacité de 32.000 ou 35.000 places. Aller chercher la clientèle dans les Vosges, en Haute-Marne, en Meuse... Mais c'est toujours dans l'air du temps. Personnellement, j'ai encore de grands projets pour Nancy, pour quatre ou cinq ans. Je pourrais vous surprendre là-dessus."

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