[Presse] Sochaux qui rit. Nancy qui pleure !

Quand à un quart d'heure de la fin, Bracigliano, parti du bon côté, stoppa le penalty d'Erding, on crut naïvement que Nancy avait obtenu ce qu'il était venu chercher : un point. Seulement voilà, trois petites minutes plus tard, ce genre de calcul un peu sordide mais bien de saison était oublié. Nancy avait tout perdu. Le Turc, revanchard, offrait un centre en retrait à Sverkos. Le Tchèque, étrangement seul en plein cœur de la mêlée, pouvait ajuster victorieusement. Car avec l'aide du poteau, le ballon retombait de l'autre côté de la ligne. Patatras. Encore une fois, l'ASNL était renvoyée illico presto à ses terrifiantes erreurs et repartait de ce court déplacement avec une peur décuplée.
Voilà encore une très mauvaise opération, qui plus est face à un adversaire direct pour le maintien. Du point de vue arithmétique, le problème s'est encore corsé, mais c'est du côté de la manière que le mal a encore grignoté le moral des troupes. L'ASNL va mal et on ne voit pas le bout de ce tunnel. Car les améliorations minimales se font toujours attendre. Désespérément.
Soyons clairs : même si la victoire sochalienne fut longue à se dessiner, elle a récompensé l'équipe la plus méritante. En tout cas, celle qui a su, dans les zones essentielles du jeu, se montrer supérieure. Alors que Nancy se contenta de réagir quand il fut mené, Sochaux eut la capacité de prendre son destin en mains. Cela méritait bien trois points. Et par les temps qui courent, il n'y a que cela qui compte !
Encore une fois, le début de partie des Nancéiens donna bien du souci à leurs supporters. Tout était brouillon dans l'utilisation du ballon, malgré les aménagements du jour (sorties de Ouaddou et Feret, retour de Zerka et Brison). Surtout, Sochaux n'avait eu aucun mal à se mettre en position dominante. A l'origine de cette tendance manifeste, la conservation de la balle en milieu de terrain par des Francs-Comtois qui trouvaient souvent leur duo d'attaquants Serkos-Erding. Et la vitesse de ces deux-là, lesquels mettaient presque à tous les coups la défense adverse en vrille. Rapidement, les Sochaliens étaient récompensés. Une fois encore, le danger venait du côté de Helder, lequel laissait centrer Mikari. Erding remettait comme à la parade et de 25 mètres, Boudebouz pouvait battre Bracigliano à ras de terre. Le capitaine de l'ASNL touchait le ballon mais ne pouvait que le repousser dans ses propres filets. Il avait semblé masqué sur le coup (13'). Une entrée on ne peut plus laborieuse et la suite immédiate n'inspirait vraiment rien qui vaille.

Nancy ne construisait absolument rien pendant une grosse demi-heure et il fallait d'abord un sauvetage de Macaluso (18') ou une maladresse de Dalmat (23') pour que le score ne prenne pas des proportions plus conformes à un scénario attristant pour l'ASNL. Elle n'avait jusque-là aucune consistance dans le jeu, aucun liant non plus entre les lignes, les maladresses s'enchaînaient, Hadji menait son combat habituel. Solitaire... Bref, du classique.
Mais conformément à une autre triste habitude, Sochaux ralentit la cadence en menant au score. Et on découvrit enfin Nancy, capable de se faire deux ou trois passes de suite. Ce court intermède eut un grand privilège, celui d'offrir l'égalisation. Ce diable d'Hadji était aidé par Faty, qui déviait sa frappe hors de portée de Richert (42'). C'était bien payé car il faut en convenir, l'ASNL n'avait pas mis grand-chose à son crédit jusque-là.
Sochaux était moins bien, moins saignant, mais cela n'empêcha pas son adversaire d'être tenté par un repli stratégique à la reprise. Cet attentisme lui permit de tenir encore un long moment Sochaux en respect. L'ASNL temporisait, visiblement satisfaite par la tournure des événements. Du reste, les hommes de Gillot semblaient de plus en plus nerveux. Par Hadji, servi par Brison, Nancy faillit bien réaliser le fric-frac (54'). Mais la menace majeure restait sochalienne, même si la pression était plus intermittente. En réduisant, volontairement ou non, son volume de jeu, Nancy s'exposait. Un but était refusé à Erding sur une montée collective d'une défense déjà piégée de la sorte contre le PSG (62'). Litigieux... Les raids se faisaient plus dangereux encore à l'abord du dernier quart d'heure. D'évidence, Sochaux mettait dans la balance une énergie bien supérieure. L'alerte du penalty pour une bousculade peu évidente d'Andre Luiz sur Sverkos (75') ne servait donc à rien. Trois minutes plus tard, Nancy était incapable de verrouiller son accès vers le but de Bracigliano et s'inclinait. La suite prouva qu'il lui restait des ressources, celles du désespoir, alors que Tulasne avait touché la barre (83'). Dans les arrêts de jeu, Hadji hérita d'une balle de match. Il rata la cible et l'occasion de masquer un peu mieux la misère ambiante. Car hier soir, l'ASNL a encore croisé une équipe, certes reléguable, mais qui était tout simplement meilleure qu'elle. Une de plus. A un moment, ce sera une de trop.