[Presse] Avant Nancy - Sochaux, l'embarras des choix pour Nancy

La communication dans le football a pris un certain nombre de manies depuis plusieurs saisons maintenant. Elles permettent de respecter son objectif principal, à savoir trier sur le volet les informations pour laisser filtrer celles considérées comme non nuisibles à la valorisation du produit. Exemples en vrac : le secret médical qui entoure l'état des infirmeries, les cachotteries liées aux compositions d'équipes les veilles de match ou encore les commentaires proscrits sur les prestations individuelles. Etc.
Tous les entraîneurs ont appris cette religion en passant à la moulinette mentale de Clairefontaine. Nancy n'échappe pas à la mode. On a renoncé depuis longtemps à faire causer Pablo Correa sur tel ou tel joueur à la sortie d'un match, il reste endoctriné à un commentaire collectif à quelques exceptions près. Alfred N'Diaye en sait quelque chose.
Après la qualification contre Monaco mercredi soir, on était pourtant tenté de recueillir son avis sur la redécouverte de certains talents un peu oubliés comme Berenguer, Malonga, Gunnarsson ou qui s'étaient absentés depuis peu comme Lemaître. Fiasco. Pablo Correa préféra parler de son groupe. « C'est une étape de plus pour lui ! », voilà qui était politiquement correct. Il faudra donc attendre la composition de l'équipe qui débutera demain contre Sochaux le match le plus important de la semaine, pour savoir plus précisément ce que l'entraîneur a pensé. Et ce qu'il compte en faire.

Car paradoxalement, ce match convenablement négocié n'a pas fait vraiment avancer le problème. Pire, la mise sur le marché de deux ou trois joueurs supplémentaires aurait plutôt eu tendance à complexifier le débat sur la meilleure compétitivité possible. Ce que Pablo Correa intitule l'équilibre entre attaquer et défendre. On avait compris que c'était autant un problème d'organisation que de choix d'individus. Et les embarras sont manifestes même s'ils demeurent souvent non avouables. Voir plus haut.
Pourtant, l'entraîneur nancéien a laissé tomber une phrase sur le sujet : « On a opéré des petits changements et chacun s'est senti un petit peu plus à l'aise...» Référence anonyme mais on pense tout de suite à l'interversion entre Loties et Macaluso. Pour le bien d'une défense qui n'est pas le moindre des sujets d'inquiétude depuis le début de saison.
Cette fois elle est restée hermétique, comme face à Toulouse d'ailleurs, mais comme le faisait remarquer Guy Lacombe, plutôt beau joueur au passage, c'est aussi parce que son équipe a beaucoup gâché. Il a fallu en effet une vingtaine de minutes seulement à la « vraie » attaque de Monaco (Alonso, Park et Nenê) pour mettre au supplice Bracigliano et ses protecteurs. De quoi relativiser un peu les compliments.
Encore une fois, voilà qui ne va pas simplifier les choses à la veille d'un match bascule contre Sochaux. Si on peut estimer que des garçons comme Berenguer ou Malonga, sur des bases répertoriées comme faisant partie du patrimoine, ont marqué des points, il n'est pas dit pour autant qu'ils auront l'occasion d'en tirer des dividendes. Pourtant ils auraient besoin d'enchaîner pour s'améliorer, ce n'est pas fait non plus pour faciliter la tâche du « sélectionneur ». Soumise à une concurrence grandissante, l'ASNL en découvre décidément toutes les semaines sur ses perversités. Y compris parce qu'on peut parfois avoir le sentiment que l'abondance de solutions déresponsabilise les joueurs.

Force est de constater que le flou, artistique parfois mercredi, demeure. Chacun peut s'amuser dans son coin à faire « son » équipe et changer d'avis à l'infini. C'est gratuit ! On se dit que c'était tout de même plus simple l'an passé quand l'ASNL n'avait même plus le nombre de joueurs requis pour se déplacer. Était-ce mieux pour autant ? Non, bien entendu, mais le besoin de hiérarchiser l'effectif se fait aujourd'hui sentir quitte à violenter sur les bords cette fameuse notion de groupe.
La semaine passée d'ailleurs, Correa a invité ses cadres à une réunion d'échanges. Il y avait là Chrétien, Ouaddou, pourtant blessés, Hadji et Bracigliano. Quatre hommes pour faire passer un message. Aucune publicité n'a été faite sur l'entretien. Aujourd'hui, l'entraîneur nancéien a vingt joueurs à disposition pour bâtir son onze contre Sochaux.