[Presse] Tout va très vite dans le foot

Tout va vite, très vite, dans le football. Et surtout dans ce championnat de L1 extrêmement serré derrière le champion de France bordelais bien parti pour conserver son titre. Il y a une semaine jour pour jour, ici-même, il était question de l'irrégularité de l'ASNL 2009-2010 qui, en perdant face à Rennes (1-2), venait de battre le triste record de défaites consécutives à domicile de toute l'histoire du club (4).
Sept jours après, aujourd'hui, la spirale est totalement différente parce que la bande à Pablo Correa a apporté deux belles réponses sur le terrain, en retrouvant déjà le chemin du succès à Picot contre Nice (2-0) puis en signant sa cinquième victoire de la saison à l'extérieur samedi à Montpellier (0-2), la quatrième lors de ses cinq derniers déplacements !
Avant cela, il y avait eu la défaite injuste face aux Rennais et la belle victoire à Auxerre (1-3). Autrement dit, l'ASNL est bien en train de réaliser un mois de décembre particulièrement intéressant au niveau comptable (neuf points sur douze) comme sur le plan du jeu. Et un nouveau succès mercredi face au LOSC, pour finir l'année 2009, ferait naître de sacrés espoirs pour 2010.
« On est en progrès depuis quelques semaines, c'est une évidence » glisse en tout cas Pablo Correa. Des performances en hausse qui ont été réalisées avec une équipe enfin plus stable. Tout sauf un hasard. Tactiquement, après plusieurs essais, le coach a commencé par adopter le même système lors des quatre derniers matches, un 4-5-1 (ou 4-3-3 en attaque si vous préférez) qui semble convenir à tout le monde. Notamment aux trois milieux de terrain, Pascal Berenguer, Bakaye Traoré et Julien Féret, qui se répartissent les rôles à merveille.
Le danger, avec ce système, était d'isoler sur un côté Issiar Dia qu'on avait vu très performant dans l'axe. Mais ce n'est pas du tout le cas finalement. « Parce que j'ai beaucoup de liberté » se réjouit le joyau sénégalais, « Je ne reste pas collé à la ligne de touche, je bouge sur tout le front de l'attaque ». Dans ce schéma, Chris Malonga se retrouve aussi en position plus offensive et ça cartonne. Ses stats sur ses quatre matches disputés en tant que titulaire sont faramineuses : cinq passes décisives et un but !

Même s'il est encore jeune (22 ans), Malonga fait partie des meubles de la maison au chardon puisqu'il a activement participé à la conquête de la quatrième place en 2007-2008. Voilà d'ailleurs une tendance très nette de l'équipe-type, entre guillemets, qui s'est dégagée en décembre. Il y a une ossature d'anciens qui permettent aux recrues titularisées d'intégrer un collectif bien huilé.
Dans chaque ligne, ça se vérifie. Prenez l'exemple du secteur défensif. Aligné au poste de latéral gauche lors des deux derniers matches terminés sans but encaissé, Florian Marange a eu à ses côtés quatre joueurs possédant un important vécu collectif : Gennaro Bracigliano, Michaël Chrétien, Abdes Ouaddou et André Luiz.
Ça facilite les choses. Même situation au milieu où un nouveau (Bakaye Traoré) est associé à Berenguer et Féret qui se connaissent bien. Pareil, aussi, en attaque avec Djamel Bakar qui, samedi, a brillamment remplacé l'indispensable Youssouf Hadji (forfait) en étant soutenu par Dia et Malonga.
« A un certain moment, on avait du mal à hiérarchiser l'effectif et ça posait un vrai problème » explique Correa, « Là, depuis quelques matches, on y arrive. Il y a un groupe qui change très peu. Et lorsqu'un joueur entre en cas de blessure ou de suspension, il fait du bon travail ».
Ça donne ainsi un visage beaucoup plus équilibré qu'au début de l'automne. « Nous avons retrouvé de la solidité défensive et nous restons capables de marquer n'importe quand » résume l'entraîneur au chardon. On le constate au classement : l'ASNL, avec vingt-six points au compteur, est revenue à la hauteur d'un gros budget comme le PSG. Elle est aussi ex-aequo avec Lorient qui a été l'une des belles surprises de la première moitié de championnat. Et si c'était justement au tour de Nancy de s'immiscer dans le haut du tableau au cours des prochaines semaines ? Tout va très vite dans le football, on vous dit.