[Presse] Correa dans les tribunes du Vélodrome
Dans son sac pour le voyage à Marseille, départ prévu cet après-midi,
Pablo Correa ne devra surtout pas oublier son chargeur de portable. Car
demain au Vélodrome, en tribune, son téléphone sera son seul moyen pour
communiquer des consignes à ses joueurs. A cette occasion, le coach
nancéien purgera en effet le premier de ses deux matches de suspension
de banc de touche.
Une lamentable sanction infligée par les donneurs de leçons du conseil
national de l'éthique, parce que Pablo Correa n'a pas répondu à leur
convocation, la semaine dernière à Paris, pour s'expliquer au sujet de
sa déclaration après le revers contre Lyon, le 16 janvier (0-2) : « Nous
finirons par voler des matches nous aussi. » Autrement dit,
réussir des hold-up ou gagner sans le mériter, comme l'OL à Picot. Bref,
rien de méchant.
Ce soir-là, certes, l'entraîneur au chardon avait également évoqué
l'arbitrage complaisant en faveur des Lyonnais, mais il n'avait pas tenu
le moindre propos déplacé.
A ce rythme, avec le CNE, les joueurs ou les entraîneurs n'auront même
plus le droit de sortir leur fameux « on prend les matches les uns
après les autres » ou « on était bien en place »...
En tout cas, voilà bien Correa privé de banc de touche pour le
rendez-vous de demain à Marseille et pour la réception de Grenoble, le
week-end prochain. « Ce n'est pas très grave, ça m'est déjà arrivé
et on s'est toujours adapté. J'ai été joueur, je ne crois pas que
l'équipe sera perturbée », relativise le coach, qui a notamment
manqué quelques matches entre 2006 et 2008 en raison de stages DEPF à
Clairefontaine. « Cette saison », précise-t-il, « j'ai
également suivi le match contre Saint-Etienne dans les tribunes de
Picot, après avoir subi une intervention chirurgicale la veille. »
Mais demain au Vélodrome, ce sera quand même différent. La raison ? Paul
Fischer ne sera pas non plus sur le banc pour relayer les conseils de
Pablo Correa. « Je ne ferai pas le déplacement à Marseille »
explique le coach adjoint, « parce que j'ai rendez-vous dimanche à
Clairefontaine pour la soutenance de mon stage DEPF effectué au FC
Séville. »Ça tombe mal mais c'est comme ça. L'ASNL va ainsi vivre
une grande première depuis novembre 2002 : un match sans Correa ni
Fischer sur le banc ! Dans les gradins du Vélodrome, « PC » composera
donc le numéro de téléphone de Laurent Moracchini, un autre fidèle
membre du staff, s'il veut faire passer un message particulier à son
équipe. Mais Pablo n'explosera pas son forfait de portable, demain,
c'est certain : « Lors de Nancy - Saint-Etienne, je n'avais passé
que deux ou trois coups de fil. Notamment pour les remplacements. »
Pour toutes les consignes importantes, l'entraîneur nancéien briefera
ses joueurs avant, lors de la causerie. Et il pourra encore intervenir à
la mi-temps, puisque sa suspension ne l'empêchera heureusement pas
d'accéder au vestiaire de son équipe. « C'est à la pause
que le coach peut vraiment corriger ce qui ne va pas », glisse
Michaël Chrétien. « Pendant, le match, on n'a pas trop le temps. »
« Surtout au Vélodrome où il y a une grosse ambiance ! »,
précise Jonathan Brison. « Sur le terrain, on a du mal à entendre ce
qui se dit sur la touche. » Pour faire taire les supporters de
l'OM, l'ASNL connaît de toute façon la recette : marquer des buts et
gagner 3-0 comme la saison dernière ! Demain, on verrait bien Pablo
Correa sauter de joie dans les gradins marseillais...