[Presse] Cuvillier : pendules remises à l’heure

Ecarté contre Lyon à cause d’un retard à l’entraînement, Alexandre Cuvillier a compris la sanction du coach et il a montré qu’il avait retenu la leçon en marquant les deux buts de la victoire samedi en CFA.

La meilleure réponse, c’est toujours sur le terrain qu’un joueur peut la donner. Écarte du groupe contre Lyon par Pablo Correa pour retard à l’entraînement alors qu’il avait été le meilleur Nancéien à Auxerre une semaine plus tôt (victoire 2-1, un but et une passe décisive), Alexandre Cuvillier est allé jouer samedi en CFA face à Villefranche-sur-Saône avec l’ambition de prouver à tout le monde qu’il avait bien retenu la leçon : « J’ai compris la décision du coach pour Nancy-Lyon, surtout que c’était mon troisième retard depuis mon arrivée. C’est de ma faute. Mais ce n’est pas parce que j’ai eu vingt minutes de retard que je n’ai pas l’état d’esprit ASNL. J’ai voulu le montrer en donnant le maximum avec l’équipe réserve samedi. »

Résultat, c’est lui qui a marqué les deux buts de la victoire (2-1). Un doublé qui se serait transformé en triplé si son coup-franc en fin de rencontre n’avait pas terminé sur le poteau. « Il y a d’excellentes jeunes en CFA, c’est avec plaisir que j’ai pu donner un coup de main lors de ce match. A Boulogne-sur-Mer, j’ai connu une réserve en DH vous savez... »

Dans le Nord, Cuvillier a aussi appris à mouiller le maillot, à être un joueur offensif qui devient le premier défenseur à la perte du ballon : « Je ne suis pas Ronaldinho ou Féfé (Féret), je ne fais pas la différence techniquement. Ma qualité première, c’est de courir. L’entraîneur Laurent Guyot me l’a bien fait comprendre à Boulogne. Je peux perdre le ballon mais je vais tout faire pour le récupérer. »

C’est cette ‘’gnac’’ qui lui a permis de se fondre assez vite dans le moule nancéien : « Les deux premiers mois ont été difficiles notamment parce que j’étais à l’hôtel mais, là, je me sens de mieux en mieux à tous les niveaux. J’ai emménagé à Seichamps et je commence à gagner le respect du groupe sur le terrain. » En dehors du rectangle vert, dans le vestiaire au chardon, Alex s’est vite imposé comme un boute-en-train. « Je suis assez déconneur mais je ne suis pas le seul ici », sourit le Nordiste de 24 ans, « Il faut se faire sa place ! »

A Auxerre, après son but, Cuvillier a donné l’occasion à ses coéquipiers de le chambrer en mimant le geste de l’éclair d’Usain Bolt. Un clin d’œil à ses copains de Boulogne mais pas seulement. Le gaucher nancéien adore la vitesse en tous genres : à pied, en saut à l’élastique ou au volant de sa voiture de sport : « Sur la route, je fais attention, je vais sur circuit pour avoir de l’adrénaline. »

Cette adrénaline qu’il ressent également quand l’ambiance est chaude dans les stades. Au Vélodrome, samedi, il sera servi même si les publics de Félix-Bollaert et de Geoffroy-Guichard sont ceux qui l’ont beaucoup impressionné jusqu’à présent. « Ça ne me fait pas peur, au contraire. Je prends du recul, je me dis que c’est simplement un match de foot et j’y vais à fond. »

On sent bien là les précieux conseils de son papa Philippe Cuvillier, un ancien pro lui aussi, qui a joué au poste d’attaquant à Reims, Bourges et Le Touquet. Même s’il est prêté cette année, Alexandre veut travailler dans la durée à Nancy. Dans son contrat, il y a une option d’achat pour l’ASNL en cas de maintien en L1. Autant écrire que tous les supporters nancéiens espèrent voir encore Cuvillier sous le maillot au chardon la saison prochaine.

Romain JACQUOT