Avant Nancy - Lorient, l'éternel chantier

C’est un constat qui illustre à lui seul les atermoiements d’une ASNL en perpétuel chantier. Depuis le début de saison, coupe de la Ligue comprise, Pablo Correa n’a jamais aligné le même onze de départ. À chaque fois, ce sont au minimum deux changements qui sont venus modifier l’équipe alignée lors du match précédent.

Cette instabilité chronique est déjà liée aux circonstances. Le poids des suspensions a notamment pesé lourd avec Berenguer, N’Diaye, N’Guemo, Sami et Loties écartés pour un ou deux matches, sans oublier Vahirua et Hadji bien sûr. « L’une des difficultés, c’est d’ailleurs qu’on a fait toute la préparation avec eux, mais qu’on n’a pas pu les utiliser en début de saison », souligne Pablo Correa à propos de son duo offensif. À ces indisponibilités disciplinaires se sont ajoutées celles liées aux blessures (Brison, Lemaître, Berenguer, Alo’o, Vahirua), empêchant bien souvent toute continuité.

L’encadrement nancéien se serait bien contenté de cette succession d’aléas, mais il a également été contraint de procéder à des changements pour tenter d’améliorer le rendement et l’efficacité de son équipe. « Des changements qui ne sont pas liés aux résultats, mais à l’état de forme et aux performances des joueurs », précise l’entraîneur de l’ASNL qui court donc constamment après une équipe type qui tarde à se dessiner. Après dix matches, il n’est d’ailleurs pas évident de désigner beaucoup de titulaires indiscutables. La faute à une inconstance qui freine ou remet en cause pas mal d’options.

Impossible dans ces conditions de s’inscrire dans la durée. « C’est embêtant, bien évidemment. L’idéal, c’est d’avoir une équipe qui se dégage et de pouvoir travailler avec. Mais entre les suspendus, les imprévus et les choix sportifs, on a dû s’adapter et on n’a pas encore trouvé l’ossature et l’équilibre qu’on recherche », confie Pablo Correa, « Il y a une idée de base. Mais à cause des circonstances ou de l'état de forme des joueurs, on n’a pas pu creuser cette idée. C’est un peu dommage. » Cela vaut pour la défense qu’il a fallu remanier, comme à Marseille le week-end dernier, mais aussi pour le trio Hadji - Vahirua - Féret qui n’a quasiment jamais pu être associé depuis le retour aux affaires de l’international marocain. Croisons les doigts pour qu’il puisse enfin s’exprimer demain face à Lorient.

L’un des (rares ?) avantages de ce turn-over permanent au sein d’un effectif plus restreint, c’est que personne ne reste sur la touche. D’ailleurs, en dehors de Rémi Pillot (le troisième gardien), les 21 autres joueurs du groupe pro ont été utilisés. « L’avantage que j’y vois, surtout, c’est que le groupe est concerné, qu’il a envie de changer le cours des choses, qu’il ne renonce pas. C’est ça qu’il ne faut pas perdre car c’est la base », ajoute l’entraîneur nancéien qui a bien failli disposer de tout son monde pour la venue de Lorient. Cela aurait été une première cette saison. Mais Pascal Berenguer a dû différer son retour. Une cartouche en moins. « Cela nous amène à partir ou à poursuivre sur une autre idée », admet Pablo Correa. Une adaptation qui a ses limites, même si, comme l’indique le coach nancéien « il suffirait qu’on gagne pour qu’on parle moins des absents ». Quand ça ne va pas, il est vrai qu’on a souvent tendance à accorder une importance démesurée à ceux qui ne sont pas là, considérant leur retour comme de possible solution miracle. C’est le tort de confondre désir et réalité en accordant trop de crédit à une solution individuelle là où le remède ne peut être que collectif. À la condition bien sûr de s’inscrire dans la durée. Et pour cela, rien de mieux que des victoires. pour cimenter l’ensemble...