[Presse] Et Marama dans tout ça ?...

Forfait à Nîmes et encore à l’infirmerie hier, Marama Vahirua prend le temps de soigner son genou pour enfin exprimer tout son talent avec l’ASNL. La recrue vedette de l’été sera peut-être le vrai renfort de l’hiver.

Il est encore resté aux soins hier matin pendant l’entraînement à Picot, à cause de son genou droit qui le fait souffrir depuis le mois d’août. « J’ai passé une IRM en fin de semaine dernière qui a montré une petite lésion », explique Marama Vahirua, « La trêve hivernale m‘avait fait du bien mais j’ai de nouveau mal depuis un coup reçu à Aurillac. Pas question de prendre plus de risques. Car si mon tendon rotulien vient à lâcher à mon âge, à trente ans, le foot c’est fini pour moi. »

Forfait le week-end dernier à Nîmes en 16 ^e de finale de la Coupe de France (1-2 AP), l’artiste tahitien ne reprendra que lorsqu’il se sentira en pleine possession de ses moyens. « Je ne suis pas à un ou deux jours près. Ce que je veux, c’est rejouer en n’étant plus embêté avec ce genou. Si je dois encore rater le match de Montpellier dimanche, il faut l’accepter. Je pense que c’est plus raisonnable de penser à la rencontre suivante, trois jours plus tard face au Mans en 8 ^e de finale de la Coupe de France. »

Une épreuve qui lui tient particulièrement à cœur depuis qu’il l’a gagnée avec le FC Nantes aux dépens de Calais en 2000. « Si on a le bonheur de battre Le Mans et d’arriver en quarts de finale, ça peut aller vite ensuite. Il ne faut simplement pas oublier que le championnat reste la priorité. Avec Nantes en 2000, on avait remporté la Coupe de France, mais on avait dû batailler jusqu’à la dernière journée de L1 pour assurer le maintien grâce à un but de ma part au Havre. »

La recrue vedette de l’ASNL cette saison croit en tout cas aux chances de son équipe : « Ce serait magnifique de gagner la Coupe de France avec Nancy. La dernière fois que l’ASNL a joué au Stade de France, j’étais dans le camp des perdants en finale de la Coupe de la Ligue 2006 avec Nice ! »

Dans les trois clubs pros où il est passé avant d’arriver en Lorraine (Nantes, Nice, Lorient), Marama Vahirua a réussi. Il n’en est pas encore là sous le maillot au chardon et il le reconnaît moi-même avec beaucoup lucidité et d’intelligence : « C’est un peu galère pour moi jusqu’à présent. Il y a cette tendinite au genou qui m’a perturbé lors de la première partie de saison. Et lorsque j’ai pu jouer sans être gêné, je n’ai pas suffisamment apporté sur le terrain. »

Marama a quand même marqué trois buts en seulement neuf titularisations en L1 cette saison mais c’est surtout dans le jeu qu’il ne se sent pas au mieux : « Quand je suis titulaire, l’équipe évolue dans un 4-4-2 comme Lorient la saison dernière mais le jeu est plus direct, plus physique. J’essaie de m’y faire tant bien que mal mais il faut aussi que l’équipe s’adapte à moi. Ça demande un peu de temps, c’est normal même si j’aurais aimé que tout se fasse plus vite parce que je suis un compétiteur et que je ne peux pas être content d’aller sur le banc. »

N’y voyez pas une quelconque critique envers Pablo Correa. L’ancien Lorientais s’entend bien avec lui et tout son staff : « On a commencé la saison en cherchant vraiment à produire du jeu, mais les résultats n’ont pas suivi. Quand on s’est retrouvé relégable, le coach est revenu à des choses plus basiques avec un jeu direct. Je le comprends. À sa place, j’aurais fait pareil. Mais je reste persuadé que notre équipe a les qualités pour bien jouer au ballon, on l’a par exemple montré lors de la deuxième mi-temps à Toulouse. On y arrivera dès qu’on parviendra à creuser l’écart sur la zone rouge. »

Formé à la Jonelière, Marama Vahirua est bien un adepte de ce que l’on appelait encore le jeu à la nantaise il y a quelques années. Pour lui, le collectif passe avant tout. Avant même ses intérêts personnels.

Romain JACQUOT