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La tournée payante de Nancy

« A Nancy, la star, c'est l'équipe. » Derrière le poncif d'usage se cache une réalité payante. Cette saison, Pablo Correa a généreusement puisé dans son banc en offrant à 21 de ses 22 joueurs un temps de présence en Ligue 1. Parfois par choix, souvent par contrainte. Décryptage de la rotation à la nancéienne.

Les fidèles. Il suffit à certains joueurs d'être valides pour être titulaires. C'est évidemment le cas de l'inamovible gardien, Gennaro Bracigliano, qui a disputé les 36 rencontres de championnat. Puygrenier et André Luiz n'ont rien à lui envier. Le duo ne souffre d'aucune concurrence en charnière centrale : Macaluso a fréquenté l'infirmerie sept mois durant et Camara, jugé trop tendre, est le seul joueur du groupe qui n'a pas connu la Ligue 1. Au besoin, le polyvalent Chrétien, lui aussi intouchable dans son couloir droit, dépanne dans l'axe.
La gauche en mouvement. Le seul poste ouvert à la concurrence est celui de latéral gauche que se partagent Biancalani et Sauget au gré des états de forme, voire des rumeurs de transfert vers Saint-Étienne. La punition de Sauget avait en effet soulagé son compère des angoisses du banc.
Les jokers. Bérenguer a ponctuellement occupé le poste de latéral droit (Metz, Bordeaux), au même titre que Guerriero (Valenciennes). Brison est lui descendu à gauche à la surprise générale contre Strasbourg. Dans l'axe, Chrétien était le premier recours en l'absence de Macaluso.

Chaises musicales. Le principe de concurrence est variable à l'ASNL mais réel au milieu de terrain. Correa a d'abord confié les clefs au binôme Gavanon-N'Guémo mais le Camerounais a déçu en début de saison et son entraîneur de lui préférer rapidement Bérenguer. Depuis la fin de la CAN, la donne a encore changé. Gavanon, moins saignant, a cédé sa place à N'Guémo qui explose dans le 4-2-3-1 nancéien. Un vrai diesel.
Les jokers. Faute de moyens (Duchemin et Sarkisian indisponibles), la donne a été rarement bouleversée au milieu. Correa a toutefois musclé ce secteur en alignant le trio habituel ou en postant Guerriero devant la défense. Brison a parfois prêté main-forte, au même titre que Malonga, Kim, Zerka, Hadji et Dia lorsque Nancy, en cours de match, se repliait vers un 4-4-2.

Un quatuor d'attaque. L'ASNL a chassé l'image du tout-défensif en optant pour un système à quatre attaquants car elle a désormais les arguments pour le faire. A l'origine, le quatuor était composé d'une pointe, Fortuné, placé devant Hadji et entouré de Kim et Dia. Ces joueurs monopoliseraient le temps de jeu s'ils n'avaient pas souffert des blessures ou défendu le drapeau marocain (Hadji).
Le cas Dia. Le jeune international Espoirs profite de la protection de son entraîneur malgré la faiblesse de ses statistiques (un but en 29 matches). Dia est pourtant loin de l'efficacité d'un Zerka, auteur de quatre réalisations en sept apparitions.
Les jokers. Véritable couteau suisse, Brison a joué au milieu et sur un côté dans le système offensif de Nancy. Malonga, Zerka et Curbelo sont les autres jokers. Le dernier a d'ailleurs vécu la saison dans le costume du remplaçant et l'apprécie très moyennement. Ses huit titularisations relèvent, en effet, une moyenne de 35 minutes de présence sur le terrain. De son côté, Camerling n'en finit plus de se blesser. L'ASNL est désormais contrainte de gagner sa troisième place en se privant d'éminents piliers, tels que Puygrenier, Hadji, Kim et Sauget. Une aubaine pour les hommes du banc sollicités au-delà de toute espérance. Correa, lui, navigue à vue. Il a accéléré la reprise de Macaluso, offert à Guerriero sa première titularisation en Ligue 1 à Valenciennes et exploité à outrance la polyvalence de Chrétien et Brison. Pour le moment, le résultat est payant.

Christian JOUGLEUX.