[Presse] Après Lille - Nancy (3-1)

Lille, ce n'est pas Bordeaux. On s'en est aperçu hier après-midi. S'ils étaient parvenus à repartir de Chaban-Delmas avec un exploit en poche, les Nancéiens ont cette fois échoué dans leur tentative de cambriolage face à un autre candidat à la Ligue des Champions, bien plus fringant celui-là, pour ne pas dire bien plus talentueux. L'ASNL a donc logiquement baissé pavillon devant une équipe lilloise irrésistible à la maison et dotée d'une armée d'artificiers sprinteurs qu'elle n'a pas su stopper.
Peu de regrets à nourrir, même si l'équipe de Pablo Correa aurait pu atteindre la pause dans une position nettement moins inconfortable avec un soupçon d'efficacité supplémentaire.
Mais au moins, les Nancéiens n'auront pas laissé l'image d'une équipe venue bétonner face à la meilleure attaque de l'hexagone. Bien au contraire. Car, première surprise, au lieu d'adopter une position attentiste et même de se recroqueviller, l'ASNL décida de bomber le torse et même d'être très ambitieuse. Elle se présenta donc dans un offensif « 4-1-3-2 » qui exerça un pressing haut, avec Malonga et Dia en têtes de pont pour contrarier les relances lilloises. Le premier quart d'heure lui donna raison. Si Frau fut tout près de profiter d'un caviar de Balmont (3'), le LOSC, quelque peu désorienté par tant d'audace, eut bien du mal à se défaire de l'étreinte d'une formation lorraine joueuse et résolument portée vers l'avant. Témoin ce centre-tir de Lemaître, ces quatre corners en 17 minutes et surtout cette tête d'André Luiz sauvée sur sa ligne par Rami.

Mais pour que cette tactique s'avère payante dans la durée, il aurait fallu impérativement limiter les erreurs et les pertes de balle sous peine de voir les rapides individualités lilloises s'engouffrer dans les espaces. Ce qui finit par arriver. Heureusement, Bracigliano boxa un coup-franc de Cabaye puis exécuta trois parades consécutives dans des face à face avec Gervinho et Frau (20'), avant de claquer un ballon détourné par Lemaître (23e). L'ASNL avait frôlé la correctionnelle mais ne changea pas de méthode jusqu'au repos. Elle faillit même ouvrir la marque sur un contre supersonique sur lequel Féret décala Malonga dont la reprise du droit s'envola (25'). Mais le talent et la vitesse des Lillois finirent par avoir raison de la témérité nancéienne. Une faute d'André Luiz sur Mavuba offrit un coup-franc à distance idéale à Cabaye. L'expert maison le logea tout près de la lucarne d'un Braciligano cette fois trop court (1-0, 33').
Dans la foulée ou presque, Dia perdit un ballon anodin aussitôt exploité par le tandem Gervinho - Balmont. Le rapide Ivoirien résista au retour de N'Diaye et piqua astucieusement le cuir au-dessus du portier nancéien. Un K.-O. express (2-0, 35') qui n'arrêta pas des Nancéiens encore dangereux avant le repos, Beria jouant les pompiers devant André Luiz avant que Rami ne contre Dia in extremis. « Il aurait pu y avoir 3-3 à la mi-temps. Mais il y a eu 2-0... », constata Pablo Correa.
Une différence de taille pour une ASNL qui changea d'option afin de limiter la casse. Bakar entra à la place de N'Diaye et les Nancéiens adoptèrent un 4-4-2 plus sûr. Malheureusement, la défense lorraine se fit encore déborder sur l'aile par Hazard qui offrit le troisième but à Frau dés la reprise (3-0, 49'). Si elle opta pour un autre dispositif, l'ASNL ne varia pas de philosophie. Elle continua à aller de l'avant et fut récompensée par la réduction du score de Malonga (54'), septième passe de Féret à la clé. Elle aurait même pu semer le doute dans les têtes lilloises si Dia n'avait pas trop enlevé son lobe à un quart d'heure de la fin ou si Brison avait redressé un peu plus son tir dans les dernières minutes. Mais il faut aussi reconnaître que Bracigliano avait permis à son équipe de ne pas repartir du Stadium Nord avec une addition plus salée.
Place maintenant au Mans mercredi. Avec la même envie d'aller de l'avant, hein ?

Pierre-Henry WEXLER