[CDL 2010] Avant Toulouse - ASNL

Comment fait-on carrière en Coupe ? Voilà la question de saison alors que les deux sœurs, la progéniture de la FFF et celle de la LFP, se présentent sur la route de l'ASNL. Comme pas mal de ses collègues Pablo Correa dégage en touche quand on la lui soumet : « Ça ne se programme pas ! ».
Certes, mais cela n'empêche pas non plus son président d'en faire un objectif officiel, il y voit là une magnifique occasion de valoriser son club, de soigner son coefficient de sympathie. « Je veux qu'on fasse carrière dans les deux coupes ! », lance-t-il avec un brin de provocation. Mais on doit admettre que ses intuitions ont souvent été suivies d'effets.
Avouons-le en Ligue 1, cette saison au moins, il sera compliqué pour l'ASNL de s'extirper d'un certain anonymat. Alors les projecteurs des Coupes font fantasmer, on y verra aussi un petit arrière-goût de nostalgie. L'épopée de 2006 berce encore quelques soirées souvenirs.
Justement cette trajectoire victorieuse avait aussi révélé qu'il fallait une bonne dose de réussite au tirage pour faire un bout de chemin. Cette année en Coupe de France cela y ressemble, avec Thiers (CFA2) puis logiquement Plabennec (National) la voie semble même dégagée. « C'est vrai !», admet Jacques Rousselot.
Pablo Correa, adepte du contre-pied, prophétise sur le sujet du jour : « Je préfère Toulouse plutôt que d'aller à Lyon ou à Paris... », en clair, ce huitième de finale de la Coupe des pros ne lui fait pas peur.
Il est vrai que son équipe sort toute gaillarde d'un stage de reprise jugé prometteur et surtout bien adapté aux circonstances. Le report du match à Thiers n'a fait que renforcer une certaine excitation, voire l'impatience d'en découdre à nouveau après près de trois semaines sans match.
A l'image de son entraîneur, l'ASNL estime que cette seconde partie de saison doit consacrer une forme de retour sur investissement. « On sent qu'on a du répondant et on a envie de recommencer mais on se trouve un peu dans l'expectative...», explique l'entraîneur nancéien en essayant de convaincre :
« on voit bien que notre groupe avance... ».
Reste à organiser le passage à l'acte avec six matchs d'ici la fin du mois, la période est propice à cette quête de rentabilité.

Les Coupes, ce sont aussi de formidables instruments de mesures quand on veut explorer les ressources mentales d'une équipe. L'ASNL avait la réputation de souvent repousser ses limites en la matière, y compris dans l'exercice du championnat. Où l'on a vanté ses facultés de résistance, sa discipline tactique, son énergie contagieuse. La nouvelle version est sans doute moins outillée sur ses aspects ou peut-être lui manque-t-il un acte fondateur pour se révéler. Pablo Correa évoque pourtant ce potentiel et l'agite comme un chiffon rouge au nez des sceptiques. Encore une fois, ils ont besoin d'être étonnés, que cette ASNL soit capable de se sublimer comme elle a pu le faire par le passé. On croit que l'époque s'y prête, on pense aussi bien entendu au match de samedi contre l'OL, en championnat cette fois. Bref, ce ne sont pas les occasions de briller qui vont manquer.
Dans ce programme un brin démentiel, Nancy est d'ailleurs toute heureuse de pouvoir s'appuyer sur un effectif étoffé malgré le prélèvement de la CAN. Correa déclare à ce sujet : « Je vais prendre les matchs séparément mais je ne peux pas imaginer que des gars jouent tout. Forcément tout le monde jouera ». Voilà un message également à usage interne.
Cette ouverture débutera-t-elle dès ce soir ? Brison, toujours souffrant, Sami, suspendu, sans oublier les trois « Africains » Alo'o, Ayité et Traoré, le choix s'effectuera entre 22 joueurs. Si on soustrait les deux jeunes gardiens Lapeyre et Pillot, plus Curbelo que l'on voit mal réapparaître, la latitude devient minimale.
L'entraîneur nancéien ne fera son équipe qu'aujourd'hui même, il explique :
« J'ai une idée en tête mais je dois aussi penser au match de Lyon, trois jours plus tard surtout avec le risque de prolongations. Mon souci c'est d'avoir le plus de fraîcheur possible ».
A cet égard certains postes sont plus exposés que d'autres ou moins concurrencés. Remuez tout cela, mettez y un peu de sauce adverse et de forme du moment et vous aurez (peut- être) une idée plus précise de cette première équipe de l'année 2010.