[ITW] Rousselot et le fiasco des bleus

Jacques Rousselot, quelques mots, pour commencer, sur les événements qui ont émaillé le parcours des Bleus…

« C’est bien simple, c’est un drame national ! L’équipe de France nous a offert un spectacle pathétique. Elle a donné une image déplorable du football français. Cette équipe appartient à tout le monde. Elle n’a respecté ni le maillot, ni les couleurs. Je pense qu’il va falloir redonner beaucoup d’éducation à nos joueurs… »

• Plusieurs clubs, comme Brest ou Marseille, en ont déjà tiré quelques conséquences, en interdisant aux joueurs le port d’écouteurs sur les oreilles. A Nancy aussi vous allez prendre des mesures ?

« On ne le fera pas formellement, non. Simplement on rappellera aux joueurs que, la moindre des choses quand on s’adresse à eux, est d’être attentif, à l’écoute… Ça s’appelle la politesse ! »

• Plutôt que de tout remettre en cause, ne faut-il pas se souvenir que tout cela est plutôt lié à un homme ?

« En 2008, c’est clair, il fallait changer. Jean-Pierre Escalettes a pensé que Raymond Domenech était l’homme de la situation. Nous avons tous validé. Voilà… »

• Globalement, le football français s’apprête à tirer les conséquences de ce fiasco ?

« Disons qu’il faut en tirer tous les enseignements. Pour que ça ne se reproduise plus… »

• Pourtant, les discours, aujourd’hui, consistent à confier toutes les responsabilités à Laurent Blanc… Vous ne faites pas fausse route ?

« Je suis d’accord. Et comptez sur moi pour le dire ! Le sélectionneur doit avoir de grandes responsabilités, mais ce ne doit pas être un blanc-seing. Le patron sportif doit rendre des comptes à une autorité. »

• La question des sanctions a à peine été abordée… Votre sentiment ?

« Le temps passe, mais il ne faut pas oublier… Il y a déjà les sanctions financières. Il faut acter les décisions qui ont été évoquées. Pour le reste, c’est à la Fédération de décider des sanctions. Le problème, c’est qu’il n’y a rien dans les textes. Il n’y a pas de commission de discipline. »

• Raymond Domenech réintègre la DTN ?

« Pour le moment, oui. Mais il nous faut trouver un deal ! »

• Le Conseil fédéral qui a déjà eu lieu, vous l’avez vécu comment ?

« Oh, c’était tendu. Nous voulions que tout le monde démissionne. Nous avions un mandat, de l’ensemble des composantes de la LFP pour que ça se passe comme ça. Mais nous avons fini par accepter le dialogue. Entre gens compréhensifs, on a pu s’entendre. »

• Et celui qui arrive ? Vous avez trois semaines pour éviter le clash… (le Conseil fédéral aura lieu le 23 juillet)

« On discute. Chez les pros comme chez les amateurs, il y a des radicaux. Mais j’ai bon espoir que ce soient les modérés qui réussissent à tirer la quintessence de nos travaux. »

• Il y a encore un risque d’implosion ?

« Oui, mais je le répète, j’ai bon espoir… »

• Vous avez un candidat idéal pour la présidence ?

« Ce que je sais, déjà, ce n’est plus un secret, c’est que Fernand Duchaussoy va être élu président par intérim. Jusqu’à l’Assemblée fédérale. Après, on verra. Avec des gens comme Gervais Martel, Noël Le Graët, Bernard Desumer, Fernand Duchaussoy, on trouvera un terrain d’entente… »

Patrick DELAHAYE, Républicain Lorrain.