[ITW] Jacques Rousselot parle du nouveau stade

- Jacques Rousselot, est-ce que le dossier du nouveau stade évolue comme vous le souhaitez ?
- Oui, les choses se déroulent favorablement, notamment entre les collectivités et l'ASNL. Nous sommes sur la même longueur d'ondes et je dois dire que cette entente a grandement impressionné la commission d'évaluation. En ce moment on met en place l'écriture du bail emphytéotique. Ce n'est pas simple mais je rappelle que dans ce dossier c'est l'ASNL qui prend les risques et qui investit. C'est le sens de notre histoire, on voulait continuer à faire grandir le club et pour cela il fallait un outil. Cet agrandissement de Marcel-Picot, c'est un vrai projet d'entreprise pour l'agglomération nancéienne mais aussi pour toute la Lorraine. Il répondra aux attentes du football moderne. Il va nous permettre de diversifier nos activités et d'améliorer nos ressources, nous voulons être un pôle d'attraction encore plus important. D'où notre investissement complètement privé contrairement à d'autres projets.

- Justement, avez-vous effectivement baissé le coût ?
- Oui, nous avons un peu revu notre investissement à la baisse. Au départ, on avait tablé sur 80M de travaux, mais nous venons de supprimer un parking en silo.
Nous avons entendu les remarques de certains riverains à travers le dialogue permanent que nous avons avec Hervé Féron, le maire de Tomblaine. Il tient à la sérénité de ses administrés et nous aussi. Nous serons donc à 65 M d'autofinancement, ils feront l'objet d'appels d'offres.

- Vous avez eu vent de certaines réticences ?
- Oui, comme pour tout projet d'aménagement mais je rappelle que celui-ci a fait l'objet d'un vote à l'unanimité du conseil du Grand Nancy. Ce qui me gouverne, c'est de développer, notre activité reste d'abord le football. C'est d'entreprendre et de créer des richesses, de l'emploi. Ce chantier débouchera aussi sur des milliers d'heures de travail pour des locaux. On est en période de crise, insuffler un esprit novateur me semble profitable à tous. Je veux à terme que ce nouveau stade fasse l'objet de visites comme cela se passe parfois ailleurs, qu'il identifie Nancy comme peut le faire la place Stanislas, que cela attire des gens de l'extérieur. J'ai plein d'idées, exemple je ferai un musée à l'intérieur. Compte tenu de son architecture, ce sera une curiosité locale, une sorte de champignon dans la ville. Evidemment, comme dans tout projet, il y a des aspects plus polémiques mais est-ce une raison pour rester les bras croisés ? Moi, ce n'est pas mon genre. Mais je tiendrai compte de toutes les remarques et je pense sincèrement que l'arrivée du stade s'inscrira parfaitement dans l'aménagement général du site de la Mechelle. Le développement de cette zone où le sport est omniprésent s'annonce très prometteur. L'ASNL compte bien y apporter sa pierre.

- L'élection des sites français, c'est pour le 11 novembre, avez-vous des nouvelles de la concurrence ?- Il y a quinze ou seize sites recensés pour l'Euro 2016 mais, pour nous, cette compétition n'est qu'un prétexte. La cerise sur le gâteau, le stade existera sans lui. Il y a trois sites dans l'Est de la France, on a confiance dans la qualité de notre dossier, surtout la synergie avec les collectivités et notamment le Grand Nancy où André Rossinot s'est personnellement engagé. Il a fortement œuvré pour mettre en marche ce partenariat qui a été jugé exemplaire à Paris. La chance de Nancy c'est d'avoir pris de l'avance, d'avoir compris qu'un stade c'est bon pour les hôteliers, les restaurants, les taxis, les transports...tout un pan économique, cela va bien au-delà du football.

- Est-ce difficile de faire vivre ce projet avec la gestion du quotidien ?
- Gouverner, c'est prévoir. Il faut être à la fois très pragmatique avec notre activité sportive ordinaire et comprendre que la suite dépend beaucoup de ce stade. Ce sera un atout supplémentaire, un plus car les ressources améliorées seront mises au service du football et de l'ASNL. Vous savez, je voudrais en profiter pour faire taire les rumeurs. Je ne suis pas de passage à Nancy, c'est ma ville, voilà quinze que je m'investis, chaque jour qui passe, à l'ASNL. Je ne suis pas là pour faire un coup et je n'ai pas besoin du foot pour vivre. Je ne suis pas éternel pour autant, un jour, bien sûr, je laisserai la place. Mais en attendant, ce quotidien est très important et franchement je le trouve en plus plutôt sympathique. J'espère le faire partager à beaucoup de Nancéiens.

Par Christian FRICHET, L'ER